Parfois lâcher quelques mots apaise. Cette page recueille les poèmes, les pensées, les quelques lignes qui décrivent votre état d'âme... Nous publions vos écrits.
31 Octobre
Lundi 15 h - Rentré seul pour la première fois dans l'appartement. Comment est-ce que je vais vivre là seul. Et simultanémentévidence qu'il n'y a aucun lieu de rechange.
Parfois très brièvement, un moment blanc - comme d'insensibilité - qui n'est pas moment d'oubli. Cela m'effraye.
5 Novembre
Ouate de dimanche matin. Seul. Premier dimanche matin sans elle. Je sens le cycle des jours de la semaine. J'affronte la longue série des temps sans elle.
Roland Barthes, Journal de deuil, éditions Seuil/Imec
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Si tu pars
Si tu pars la première et que je reste ici
Suis-je sûr de n'avoir pas le moindre souci ?
Vais-je bien discerner qu'alors si tu n'es plus
C'est que tu es là-haut près du Seigneur Jésus
Que si je suis en pleurs toi tu ne pleures plus ?
Et, sachant rendre au ciel ce qu'il m'avait prêté,
Plutôt qu'un vain « pourquoi » que je dise un merci
De t'avoir eue longtemps sans t'avoir méritée
Et de te savoir là où les maux sont guéris.
Qu'espérant te revoir il soit plus doux d'attendre
Le jour où, à mon tour, Jésus viendra me prendre.
Samuel Girardot
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Laisser entrer le ciel
Qu'il heurte de son bleu
Nos yeux brunis de feu
Et privés de lumière
Josette Hersent
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Mourir n'est pas finir
Un être humain qui s’éteint,
ce n’est pas un mortel qui finit,
c’est un immortel qui commence.
La tombe est un berceau.
Mourir au monde,
c'est naître à l'éternité.
Et le dernier soir de notre vie temporelle
est le premier matin de notre éternité.
La mort, ce n’est pas une chute dans le
noir,
c’est une montée dans la lumière.
Quand on a la vie, ce ne peut être que pour toujours.
La mort ne peut pas tuer ce qui ne meurt pas.
Or notre âme est immortelle.
Il n’y a qu’une chose qui peut justifier la mort…
C’est l’immortalité. "
Doris LUSSIER
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Voyage en 2015
J’ai voyagé en 2015...
j’ai découvert
différents paysages,
j’ai connu différentes saisons, différents temps…
Des vagues de colère face à la méchanceté dans ce monde
Des pluies de tristesse devant la tragédie des migrants
Des chemins insidieux d'inquiétude pour ceux que j'aime, de crainte pour l'avenir
Des vents de douleurs physiques
Des averses de déception face à des attentes inassouvies
Des lacs de chagrin et de deuils à faire
Des vallées de questions sans réponses, d'incompréhension, et de remises en question personnelle
Des terres arides de solitude intérieure
J’ai marché, j'ai lutté contre le vent,
J'ai parfois , souvent, eu envie de m'arrêter au bord du chemin
bien des fois je me suis dit que la vie était dure…
D’autres expériences me font dire que la vie reste belle ...
Des éclaircies d émerveillement devant la vie qui jaillit
Des cascades de rire d'enfants, de regards envahissant de tendresse
Des prairies verdoyantes de relations douces et vraies
Des jardins fleuris d'attentions et d'accueil, réchauffant mon cœur
Des arcs en ciel de gestes affectueux et des paroles bienveillantes
Des plages d'encouragement et de reconnaissance
Des collines de plaisir de créativité
Des clairières de moments de partages enthousiasmants
Des sentiers de lectures, des films, qui m'ont touchée et interpellée dans ma vision du monde
Des ruisseaux de textes qui ont nourri ma foi
Des lieux calmes de rafraîchissement et de paix avec Dieu
J’ai connu des moments de doute dans ma foi
mais j’ai vu aussi les traces de Dieu dans ma vie
Sa présence constante et bienveillante …
Son amour et sa tendresse.
Il est toujours ma lumière,
ma vie et mon espérance.
A lui revient toute ma reconnaissance!
Evelyne
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Hasard du calendrier aujourd'hui samedi 5 Novembre 2016
il y a parmi nos amis un mariage et un enterrement. Il y a de la joie et du désespoir, du bonheur et une tristesse intenses. Et nous sommes tiraillés dans nos sentiments. Nous nous associons aux 2
événements pour être à la bonne place pour féliciter, pour entourer, pour serrer dans ses bras.
C'est une journée spéciale mais qui ressemble à tant d'autres sur cette terre. La vie, la mort, les réjouissances et la séparation. Grâces soient
rendues à Dieu car l'espérance qu'il donne nous dit que la mort terrestre n'est qu'un passage et qu'il réserve une place à ceux qui l'aiment. Jésus a vaincu la mort. Son amour ne dépend pas des
circonstances, ni des temps.
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Tu me dis :
« Je ne sais pas quoi faire pour t’aider. »
Il me suffit, Ami (e) que tu sois là.
Tu me dis :
« Je ne t’ai pas appelée hier, j’avais peur de te faire de la peine. »
Mais tu sais, Ami(e), la peine est là de toutes façons et chaque date-anniversaire me plonge dans un tel désarroi que le moindre signe d’amitié vient bercer mon chagrin.
Tu me dis :
« Tu devrais te secouer, sortir, voir des gens. »
Ne choisis pas pour moi, Ami(e). Ce temps-là viendra, mais laisse-moi le temps de traverser ma souffrance.
Tu me dis :
« Tu es jeune, tu devrais penser à refaire ta vie. »
Mais s’il m’arrive de le souhaiter aux autres, Ami(e), je ne peux tout simplement pas encore le faire pour moi-même.
Tu me dis
aussi : « Tu devrais trouver un père à tes enfants. »
Ami(e), mes enfants ont déjà un père…
Tu me dis :
« Je ne sais pas comment tu fais, moi je ne pourrais pas. »
Moi non plus, Ami(e), je n’aurais jamais imaginé pouvoir le vivre.
Tu me dis :
« Tu n’écoutes plus de musique, tu ne regardes plus la télévision. »
Et si c’était seulement, Ami(e), parce que je veux déjà apprendre à apprivoiser le silence et la solitude ?
Tu me dis :
« Appelle quand ça ne va pas. »
Mais ça, Ami(e), si tu savais comme il m’est difficile de te dire que je ne vais pas bien et que je n’en peux plus…
Tu me dis :
« Te voici veuve. »
Et si je te disais, Ami(e), que pour l’instant, je veux rester son épouse ?
Tu me dis :
« J’ai peur de parler de lui, peur de te faire mal. »
Mais si tu savais, Ami(e), combien oser parler de lui me le rend vivant.
Tu me dis :
« Je n’ai pas envie de te faire pleurer. »
Je te dirais alors, Ami(e), que les larmes sont libératrices et qu’elles me font du bien.
Tu me dis :
« Tu es forte. »
Mais que sais-tu, Ami(e), de mes nuits où je mords les draps pour ne pas réveiller mes enfants ?
Tu me dis :
« Tu te complais dans ton deuil. »
Mais que connais-tu, Ami(e) de la violence de cet ouragan ? Personne ne nous apprend jamais la perte et personne n’a le mode d’emploi…
Mais tu es
là, Ami(e) …
Il me suffit que tu me fasses un signe, que tu me réchauffes de ta tendresse, que tu accueilles mes silences et mes larmes, que tu m’accompagnes de ta présence silencieuse, que tu me dises de doux
mots qui m’apaisent, que tu partages mon fardeau en m’écoutant, que tu ne te lasses pas d’entendre les mêmes choses, que tu m’adresses un tout petit signe lors des dates douloureuses .
Il me suffit que tu fasses pour moi des choses très simples, presque banales : m’inviter à ta table et accepter que la soirée ne soit pas très joyeuse, me donner ton regard en réponse au mien, me
presser l’épaule, m’accompagner de ta douceur, et parfois tout lâcher quand je t’appelle au secours.
Il me suffit que tu me portes dans ta prière afin que Dieu vienne remplir ma souffrance de sa présence.
Je ne demande pas de me comprendre. Il me suffit que tu m'accueilles comme je suis, que tu me laisses « seul juge de ce qui m’aide à vivre. »
Il me suffit que tu m’acceptes. Il me suffit que tu m’aimes…
Marie-Pierre Maillou
(Un extrait du blog http://cri-d-ame-cri-d-amour.over-blog.com/)
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Etienne
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"Quand la vie nous joue des
tours
Que Dieu nous aide par son amour
A défier ses détours et contours.
Quand sur nous s'acharne le malin
Que Dieu nous tende sa main
Pour anéantir notre chagrin.
Quand trop lourds sont nos fardeaux,
Seigneur, puissions-nous les déposer
En toute humilité , à tes pieds
Car,toi, tu sais les porter
Car, toi, tu peux les porter
Et ainsi soulager notre dos
Et ainsi supprimer nos maux.
Mon Dieu, garde moi en confiance
Dans ce monde rempli de défiance.
Mon Dieu garde moi dans ton amour,
Pour que soit moins lourd
Mon deuil de ces jours.
Mon Dieu, quand cesseront mes tourments ?
Et quand retrouverais-je ma joie d'enfant ?
Mon Dieu, en Toi , j'ai mis ma confiance
En toi est mon espérance
De me retrouver à vos côtés
D'être en Paix pour l'Éternité."
Maïté
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Pardon pour n'avoir pu du royaume d'Hadès
te ramener
Pardon pour tous ces instants partagés que l'on ne peut prolonger
Pardon pour tous ces petits bonheurs que je ne peux plus t'offrir
Pardon d'être encore vivante, de rendre tristes mes sourires
Pardon pour toutes les fois où je t'ai sans doute déçu
Pardon pour toutes ces mêmes fois où tu m'as émue
Pardon pour les regrets, pour nos vies fichues.
Merci pour ton humour, tes facéties qui me faisaient rire,
Merci pour ta présence, ta voix, ton regard, tes sourires,
Merci pour ta musique, pour la chanson que tu m'as composée
Merci pour les partages, les attentions, les émotions si vraies
Merci pour m'avoir tenu la main, m'avoir accompagnée,
Merci pour toutes ces années où l'on s'aimait
Merci d'être encore là , avec l'aide du Bon Dieu, pour me guider...
Pardon pour ne pas être à la hauteur de mon chagrin,
Merci pour tout ce que tu m'as offert au creux de tes mains.....
Maïté
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Un jour de plus sans toi, le bienheureux qui est auprès du Bon Dieu.
Ici, la terre aride donne envie de partir loin, et pourquoi pas, oui, de larguer les amarres.
Partir loin, mais pour où, pour quoi,
pour quand, et comment?
Y a-t-il un endroit qui m'acceptera , des gens qui m'accueilleront telle que je suis ?
Ne faudra -t-il pas encore sourire, et même rire pour ne pas pleurer?
Ne faudra t-il pas parler pour prouver que l'on est encore vivant?
Je rêve d'une terre chaleureuse qui me fera oublier ma souffrance, mon mal-être, le fait que je suis là et que toi tu n'es plus.
Je t'ai lassé partir vers le Père car lorsque l'on aime vraiment, il faut parfois se résoudre à laisser partir notre amour qui est et restera éternel , plus fort que la maladie, plus fort que la mort
puisque tu es au ciel auprès du Père, du Fils et du Saint Esprit.
Heureux sois-tu , toi qui ne souffre plus.
M.T.P
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Conjugaison minimaliste
Je t'aime
à petits souffles
tu me manques
à bras le corps
il se fait tard
à trop attendre
nous nous endormons
à distance
vous ne ne saisissez pas
à bâton rompu
ils s'époumonent
à regrets...
Et on reste là,
chacun pour soi,
les songes en ébullition,
les sens en avalanche,
l'espoir en averse,
le cœur meurtri .
On reste là parce qu'il n' y a plus ni raison, ni peine.
On reste là, inertes et froid dans l'immensité onirique inachevée pour conjuguer en prières et délires, l'amour, l'absence et l'immortalité.
Annick SB pour Stéphane C
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J'ai rempli les creux du temps passé sans toi avec des morceaux de papier et de l'encre séchée. Et les mots s'effacent parce qu'ils ne sont pas lus. Au loin il y a, obsédante, cette mélodie de l'inachevé, des notes de piano peut-être ou un vieil instrument qui lui ressemble. Des jours passés montent des bribes de joie et des rires, alors j'évite de sombrer dans le désespoir.
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A toi ma moitié qui sus gagner ma confiance,
A toi qui sus m'apprivoiser, me rassurer
A toi qui avais la même foi, la même croyance,
A toi qui sus m'accepter, m'aimer en vérité...
Pour toi chaque jour je voulais m'améliorer
Pour toi chaque heure, j'ai ouvert mon coeur à l'amour
Pour toi, je voulais vivre en toute sérénité,
Pour te prouver qu'avec toi point de mauvais jours!
Avec toi, par toi, j'ai tout appris de la vie.
Avec ces soucis partagés, que tu maîtrisais,
Le bleu de ton regard savait me dire : "Souris!"
Qu'il est bon de se laisser porter par l'amour
De l'être aimé qui sait écouter sans juger.
Aimer, être aimée, tout est là, jour après jour.
Maïté pour Thierry
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Parfois l'appel du vide,
Arrêter de penser pour panser
Les plaies béantes. Tout est détruit!
Alors tout est à reconstruire. Le temps
Est un ami. Guérir.
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Le passé est un terreau fertile pour nourrir le présent et construire l'avenir.
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Le fantôme
Quand tu étais là
Je ne te voyais pas.
Des fois un peu pâle,
Ce qui n'était pas banal.
Apprenant ta maladie
Tu as répondu : "Je te l'avais dit,
Le plus dur c'est de rester en vie."
Je ne voulais pas m'acharner,
Mais j'aurais voulu te tenir à ce harnais.
Te voilà disparu.
Mais je crois t'apercevoir
Au fond de cette rue.
Je n'ai aucun pouvoir
Mais je suis sûre de te voir.
"Père?" Je suis perplexe...
Plus aucune vision,
Tu étais pourtant ma perfection.
Je pensais t'avoir déçu,
Mais tu ne m'en as jamais voulu.
Ce soir j'irai me recueillir
Avec des fleurs que j'aurai cueillies.
Sur ta tombe.
Je me rappellerai que tu étais une bombe.
Texte de Marion à propos de son papa Olivier.
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Nous ne vieillirons pas ensemble, le lien est rompu
Sur cette Terre... Tu vis auprès de ton Sauveur,
Tu vis le bonheur d'être dans Sa présence.
Nous ne vieillirons pas ensemble
Mais nous nous retrouverons un jour, pour l'éternité.
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Je t'ai vu mourir, sous mes yeux, chambre 823.
Tu étais paisible, Jésus est venu te chercher.
Tu es partie de l'autre côté.
Notre consolation est de te savoir heureuse.
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Quand on est passé par la perte de son conjoint, Dieu se sert de nous pour offrir nos bras... Je suis allée voir une dame qui vient de perdre son mari. J'ai juste ouvert mes bras et on a pleuré ensemble. Oui on pleure avec car on sait le mal que ça fait. On sait que le chemin du deuil est douloureux et l'autre se sent porté.
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Le temps est ami, timidement on s'habitue
A l'absence. Le temps est infini quand
On va puiser ses forces auprès de Dieu.
Jésus nous a préparé une place.
Le temps n'a plus de prise, l'espérance
Nous submerge et le bonheur sur la terre
Des vivants est à portée de main.
Le bonheur d'être vivant pour donner.
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Il s'agit de sortir de l'hiver,
Son absence a tellement l'air
D'être irréelle.
La confusion est telle.